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du saint, il se tua lui-même en se perçant de son épée. Le martyre de saint Léger eut lieu en l’an du Seigneur 680, sous le règne de l’empereur Constantin IV.



CXLVII


SAINT FRANÇOIS, CONFESSEUR[1]
(4 octobre)


François, serviteur et ami du Très-Haut, naquit dans la ville d’Assise, et fut d’abord marchand. Jusqu’à vingt ans, il mena une vie dissipée ; mais Dieu, l’ayant touché de l’aiguillon de la maladie, le transforma subitement en un tout autre homme.

Étant allé à Rome en pèlerinage, il se dépouilla de ses vêtements, revêtit ceux d’un mendiant, et s’assit parmi les pauvres devant l’église de Saint-Pierre. Il serait resté avec eux si ses amis ne l’en avaient empêché. Le diable, pour le détourner de ses saintes intentions, lui montra un jour une femme d’Assise qui était bossue, et lui dit que, s’il persistait dans son projet, il deviendrait pareil à cette femme. Mais le Seigneur le réconforta en lui disant : « François, si tu veux me bien connaître, fais ta douceur des choses amères, et méprise-toi toi-même ! » Rencontrant un lépreux, dont tous avaient horreur, il s’approcha de lui et le baisa sur la bouche : et aussitôt le lépreux disparut. Alors François se rendit à la léproserie, et, baisant les mains des habitants, il leur distribua tout ce qu’il avait.

Un jour qu’il était entré, pour prier, dans l’église de

  1. Ce chapitre ne figure pas dans les plus anciens manuscrits, ou n’y figure qu’en appendice, parmi les Legendæ a quibusdam aliis superadilæ. Son style et les défauts de sa composition suffiraient, du reste, à le distinguer des chapitres « compilés » par Jacques de Voragine. La rivalité des ordres dominicains et franciscains aura, évidemment, empêché le vénérable Frère Prêcheur d’admettre dans sa Légende le Pauvre d’Assise.