Page:Voragine - Légende dorée.djvu/603

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François lui-même ne pourra pas te venir en aide. » Et il le fit jeter en prison. Mais, le soir même, saint François apparut au prisonnier, brisa ses chaînes et le ramena dans sa maison.

Un soldat, après avoir déprécié les miracles de saint François pendant qu’il jouait aux dés, s’écria : « Si François est saint, que ces deux dés amènent donc le total 18 ! » Aussitôt l’un des deux dés se trouva porter 12 au lieu de 6, et neuf fois de suite ce miracle se renouvela. Mais le soldat, aggravant son ancienne folie d’une folie pire encore, s’écria : « Si ce François est vraiment un saint, je veux que mon corps tombe aujourd’hui percé d’une épée ! » Et, dès que la partie fut finie, le neveu de cet homme, s’étant pris de querelle avec lui, tira son épée et lui en transperça le ventre, ce dont il mourut sur-le-champ.

Un homme qu’une paralysie empêchait de se mouvoir invoquait saint François, en disant : « Secours-moi, saint François, en souvenir de ma dévotion et des services que je t’ai rendus ; car autrefois je t’ai porté sur mon âne, j’ai baisé tes pieds et tes mains ; et voici que je meurs dans de cruelles souffrances ! » Aussitôt le saint, lui apparaissant, lui toucha les jambes avec un bâton qui avait la forme du T grec. Et le malade recouvra la santé, mais le signe du T grec resta à jamais gravé sur sa peau. Or c’était de ce signe que saint François avait coutume de signer ses lettres.

Dans la ville de Pomereto, en Pouille, une mère, ayant perdu sa fille unique, invoquait en pleurant l’aide de saint François. Celui-ci lui apparut et lui dit : « Ne pleure pas, car la lumière de sa lampe, que tu crois éteinte, vase rallumer sur mon intercession ! » La mère, donc, ne permit point qu’on emportât le corps de sa fille et bientôt, prenant celle-ci dans ses bras, elle la releva saine et sauve. Une autre fois, à, Rome, l’intercession du saint rendit la vie à un petit garçon qui s’était tué en tombant de la fenêtre d’un palais. À Suze, saint François ressuscita de la même façon, pour répondre aux prières d’une mère, un jeune homme qui était mort