Page:Voragine - Légende dorée.djvu/639

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cours de l’année, se répartissent en quatre catégories : les apôtres, les martyrs, les confesseurs et les vierges. La première catégorie est celle des apôtres, qui dépassent tous les autres saints en dignité, en pouvoir, en sainteté et en efficacité. La seconde catégorie est celle des martyrs, dont l’excellence se manifeste en ce qu’ils ont souffert des maux très variés, avec une constance invariable et une extrême utilité pour le salut des hommes. La troisième catégorie est celle des confesseurs, qui ont proclamé Dieu de trois façons : par le cœur, la bouche, et les œuvres. Enfin, la quatrième catégorie est celle des vierges, dont la dignité et l’excellence se manifestent en ce que : 1o elles sont les épouses du Roi éternel ; 2o elles sont comparables aux anges ; 3o elles jouissent au Ciel de nombreux privilèges (étant admises à porter la couronne de l’auréole, à chanter les cantiques, à marcher derrière l’Agneau, etc.) ; 4o elles sont supérieures aux femmes mariées. Car, comme le dit saint Augustin, « la fécondité la plus riche et la plus heureuse, pour une femme, est celle qui consiste non à s’alourdir le ventre mais à s’agrandir l’âme », attendu que « la fécondité du ventre ne remplit que la terre, tandis que la fécondité de l’âme remplit le ciel ». Gilbert dit que, « si l’état de mariage est bon, la virginité est meilleure ». Et saint Jérôme écrit, dans sa lettre à Pammaque : « Entre l’état de mariage et la virginité, la différence est la même qu’entre l’état de non-péché et l’état de bonnes œuvres ; ou encore, d’une façon plus simple, qu’entre le bien et le mieux. »

4o Enfin la fête de la Toussaint a été instituée pour nous faciliter l’obtention de nos vœux. De même que nous honorons en ce jour tous les saints, de même nous leur demandons d’intercéder, tous ensemble, pour nous, de façon à nous faire avoir plus facilement la miséricorde de Dieu. Les saints peuvent, en effet, intercéder pour nous par leurs mérites et par leur affection : par leurs mérites, en ce que le surplus de leurs bonnes œuvres s’emploie à compenser nos fautes ; par leur affection, en ce qu’ils demandent à Dieu que nos vœux