Page:Voragine - Légende dorée.djvu/736

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ter, à la manière orientale, des hymnes et des psaumes, pour empêcher les fidèles de sentir le poids de leur réclusion. Et son institution fut ensuite adoptée dans toutes les églises : mais saint Grégoire, plus tard, y fit nombre de changements, d’additions et de suppressions. D’ailleurs, c’est par une longue suite de modifications que les Pères ont constitué l’office divin. Par exemple, on a commencé la messe de trois manières différentes : on la commençait d’abord par des leçons, comme cela se fait encore au samedi saint ; plus tard le pape Célestin remplaça les leçons par des psaumes ; et saint Grégoire ne garda qu’un verset du psaume de l’Introït, qui, avant lui, se chantait tout entier. Les psaumes, autrefois, étaient chantés par tous les fidèles, formant une couronne autour de l’autel : de là vient le nom de chœur donné à la partie de l’église qui entoure l’autel. Plus tard Flavien et Théodore firent chanter les psaumes alternativement, ayant appris cet usage de saint Ignace, à qui Dieu lui-même l’avait révélé. Ensuite saint Jérôme ajouta, au chant des psaumes, l’épître et l’évangile. Saint Ambroise, Gélase et saint Grégoire ajoutèrent d’autres chants et d’autres prières : c’est d’eux que vient l’usage de chanter les graduels, les traits et l’Alléluia. Dans le Gloria in excelsis, les mots Laudamus te et suivants furent ajoutés, d’après les uns, par saint Hilaire, d’après d’autres par le pape Symmaque ou encore par le pape Télesphore. Notker, abbé de Saint-Gall, composa le premier des séquences pour être chantées à la place des neumes de l’Alleluia ; et le pape Nicolas permit de chanter ces séquences à la messe. Germain de Trêves composa le Rex omnipotens, le Sancti spiritus adsit, l’Ave maria, et l’Antienne Alma Redemptoris Mater. L’évêque Pierre de Compostelle composa le Salve Regina. Et Sigebert affirme, d’autre part, que c’est au roi de France Robert que nous devons la séquence : Sancti spiritus.

Charlemagne, au dire de l’archevêque Turpin, était beau, mais d’aspect farouche. Sa taille avait huit pieds de longueur, son visage une palme et demie, sa barbe