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LA LÉGENDE DORÉE

pas raisonnable que nous délaissions la prédication de la parole de Dieu pour nous occuper des soins matériels et pour servir aux tables. Choisissez donc, frères, sept hommes d’entre vous qui aient bonne réputation et qui soient pleins de l’Esprit-Saint, afin que nous leur commettions cet emploi ! Et ainsi nous pourrons continuer à nous occuper de prier et de prêcher. » Cette proposition plut à toute l’assemblée. On élut sept hommes, dont le premier était Étienne ; et on les présenta aux apôtres qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains.

Or, Étienne, plein de foi et de courage, faisait de grands miracles parmi le peuple. Alors les Juifs, le jalousant et désirant se défaire de lui, engagèrent la lutte contre lui de trois façons : en discutant avec lui, en subornant de faux témoins contre lui, et en le torturant. Mais lui, il eut le dessus dans la discussion il convainquit de fausseté les faux témoins, et il triompha de ceux qui le torturaient. Dans cette triple lutte, il reçut du ciel un triple secours. Dans la discussion, il reçut le secours de l’Esprit-Saint, qui lui donna la sagesse. Devant les faux témoins, son visage revêtit une pureté angélique qui fit taire leurs témoignages. Et dans la torture le Christ lui apparut, l’aidant à supporter le martyre. Quant au détail du discours qu’il tint aux Juifs, nous le trouvons énoncé tout au long de chapitre vii des Actes des Apôtres.

Et comme les Juifs, entendant les paroles du saint, étaient transportés de rage et le menaçaient, Étienne étant rempli du Saint-Esprit et tenant les yeux levés au ciel, s’écria : « Voici, je vois les cieux ouverts et Jésus assis à la droite de Dieu ! » Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles, comme pour ne pas l’entendre blasphémer ; et ils se jetèrent tous ensemble sur lui, et, l’ayant traîné hors de la ville, ils le lapidèrent. Et les deux faux témoins, qui avaient à lui jeter la première pierre, ôtèrent leurs vêtements, soit pour éviter de les souiller au contact d’Étienne, ou pour avoir plus de force ; et ils les mirent aux pieds d’un adolescent qui s’appelait Saul, et qui fut plus tard saint Paul : de