Page:Voyage à l Ile de France 1.pdf/244

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c'était la Normande, flûte du roi: elle passa devant Saint-Denis, et fut mouiller à Saint-Paul. Elle venait de l'Ile-de-France, et allait chercher des vivres au Cap. Cette occasion nous parut très-favorable. Il y avait un autre officier avec moi; nous résolûmes d'en profiter. Monsieur et mademoiselle de Crémon nous firent faire des lits et du linge pour le bord, et nous procurèrent des chevaux et des guides pour aller à Saint-Paul. Un de leurs parens nous y accompagna.

Je n'avais descendu à terre qu'un peu de linge; tous mes effets étaient sur l'Indien.

Nous partîmes le 20, à onze heures du matin. Il y avait sept lieues à faire. La flûte partait le soir; il n'y avait pas de temps à perdre. Nous prîmes congé de nos hôtes.

Nos chevaux grimpèrent d'abord la montagne de Saint-Denis, par des chemins en zigzag, pavés de pierres pointues. Ils étaient très-vigoureux, et leur pas était sûr, quoiqu'ils ne fussent pas ferrés, suivant l'usage du pays.

A deux lieues et demie de Saint-Denis, nous trouvâmes, sur le bord d'un ruisseau, à l'ombre de citronniers, un dîner que mademoiselle de Crémon nous avait fait préparer.

Après dîner, nous descendîmes et montâmes la Grande-Chaloupe. C'est un vallon affreux formé par deux montagnes parallèles et très-escarpées: nous fîmes à pied une partie de ce chemin que la