Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/118

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LA DAME.

Ah! vous leur supposez trop d'industrie.

LE VOYAGEUR.

Je ne leur en donne pas plus qu'aux insectes les plus communs. L'araignée, qui met ses œufs dans un sac, y laisse une ouverture; le ver à soie, qui s'enferme dans un cocon, en rend le tissu fort serré, excepté à l'endroit de la tête où il se ménage une sortie. C'est une précaution commune à tous les vers. Mais comme les animaux qui travaillent en société ont plus d'adresse que les autres, ceux-ci en ont une bien merveilleuse. Pendant qu'on travaille à construire le bâtiment et à rassembler le lait de la nouvelle colonie, de peur que les oiseaux ne détruisent l'ouvrage, on l'environne d'une substance désagréable au goût, comme le brou des noix qui est amer; quelquefois aussi on fortifie la ville nouvelle de palissades pointues, comme celles qui hérissent la coque de la châtaigne.

LA DAME.

Vous leur accordez bien de l'expérience: qui leur a dit que les oiseaux viendraient les attaquer?

LE VOYAGEUR.

Celui qui a dit au lapin de se creuser des terriers, et à la huppe de suspendre son nid au bout de trois fils. Leur postérité agira toujours de