Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/22

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la Table : de là je saluai l’océan Atlantique, car on n’est plus dans la mer des Indes après avoir doublé le Cap. Je rendis hommage à la mémoire de Vasco de Gama, qui osa le premier, doubler ce promontoire des tempêtes. Il eût mérité que les marins de toutes les nations y eussent placé sa statue, et j’y eusse fait volontiers une libation de vin de Constance, pour sa patience héroïque. Il est douteux cependant que Gama soit le premier navigateur qui ait ouvert cette route au commerce des Indes. Pline rapporte qu’Hannon fit le tour depuis la mer d’Espagne jusqu’en Arabie, comme on peut le voir, dit-il, dans les Mémoires de ce voyage, qu’il a laissés par écrit. Cornélius Nepos dit avoir vu un capitaine de navire, qui, fuyant la colère du roi Lathyrus, vint de la mer Rouge en Espagne. Long-temps auparavant, Cœlius Antipater assurait qu’il avait connu un marchand espagnol qui allait, par mer, trafiquer jusques en Ethiopie.

Quoi qu’il en soit, le Cap, si redouté des marins par sa mer orageuse, est une grande montagne située à 16 lieues d’ici, et qui a donné son nom à cette ville, malgré son éloignement. Elle termine la pointe la plus méridionale de l’Afrique. Elle est, dans les traités, un point de démarcation : au-delà, les prises navales sont encore légitimes plusieurs mois après que les princes sont d’accord en Europe. Elle a vu souvent la paix à sa droite, et la guerre à sa gauche en-