Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/9

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prévoyait cependant pas l’immense retentissement des débats qu’elle allait indirectement soulever dans le monde savant tout entier.

Ces documents inédits ne tendaient en effet à rien de moins qu’à prouver que Pascal avait été le premier, et bien avant Newton, à établir la loi de la gravitation universelle.

La découverte était sensationnelle et de nature à émouvoir l’Académie des Sciences. Elle l’admit avec étonnement, mais sans scepticisme. Un seul de ses membres, le physicien Duhamel, fit observer qu’elle supposait de la part de Pascal la connaissance de formules ignorées de son temps et que dans ces conditions elle lui semblait inexplicable.

C’était à la séance du 22 juillet. À celle du 29, le président donna communication de deux lettres qui mirent le feu aux poudres. L’une émanait de M. Bénard d’Évreux et signalait des énoncés mathématiques et certains chiffres de Pascal comme lui semblant copiés dans quelque traité moderne ; l’autre était d’un pascalisant connu, M. Faugère, et relevait des anachronismes absurdes dans les lettres citées par M. Chasles.

Premier émoi, suivi de beaucoup d’autres, car la querelle prenait bientôt un caractère international.

Cependant que Faugère et Chasles bataillaient, accumulant arguments sur documents, les Anglais prenaient véhémentement la défense de Newton. Un associé de l’Académie, Sir David Brewster, d’Édimbourg, auteur de travaux savants sur l’œuvre de Newton, ouvrait le feu sur ces « méprisables falsifications », aussitôt soutenu par le directeur de l’observatoire de Glasgow, M. Grant. Ce dernier apportait un gros appui aux adversaires de