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II


À Monsieur Blaise Pascal, à Paris.


Ce 8 may 1661.


Monsieur,

J’ay appris par un de vos amis, et cela avec beaucoup de peine, l’estat de souffrance où vous vous trouvez. J’en suis très affecté, je vous assure : vous à qui je dois tant de bons conseils et de bons enseignements ; aussy soyez bien assuré que je vous en garderay une éternelle reconnaissance.

Monsieur, je n’ai pas oublié qu’il y a quelques années vous m’avez fait remettre plusieurs manuscrits. et un grand nombre de Notes : 200 pour le moins. J’ai consulté et compulsé avec soins et beaucoup d’intérêts tous ces documens qui m’ont initiés à certaines. connaissances que j’ignorais et auxquels j’en suis redevable. Mais je ne me rappelle plus si vous m’avez permis de garder ces précieux documents ou si je dois vous les retourner. C’est à quoi je vous prie de me faire une réponse, s’il vous plaist. Car j’aurois un remord de conscience de les garder, sans estre bien assuré de vostre intention à ce sujet. J’attens, Monsieur, votre réponse avec grande impatience, et l’attendant,