Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/209

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cœur sont bien moins chères que celles de la maison même, quoiqu’il y ait plus vite moyen de dégrader les premières, est impayable. Je vous remercie vivement pour cette correspondance ; je voudrais ne plus lire que ces choses intimes.

Hier, ce fut horrible. Tout le jour, impossible de songer à autre chose qu’aux bêtises de la politique. Dieu, comme on s’élève de toute la hauteur du ciel au-dessus de ces « importantes questions du jour », dès que l’on se reprend. Quiconque est capable de s’intéresser avec continuité à la politique, prouve indiscutablement qu’il ne peut rien faire de son propre moi : c’est le monde extérieur alors qui doit intervenir, et plus largement s’amplifie celui-ci, plus magnifique lui apparaît la pâtée.

Avant-hier j’ai écrit de nouveau à Madame Ritter et, je le pense — avec tous les ménagements — d’une façon pourtant très précise, utile et efficace. Espérons-le !

Figurez-vous que j’ai lu seulement hier soir la lettre relative aux clarinettes basses.

Rien de nouveau. Tandis que vous vous êtes laissée entrainer de nouveau « vers les Wille »,[1] je me suis contenté, posté au balcon, de mon public de Lucerne, lequel exploite l’avantage qu’il a sur vous, notamment de pouvoir admirer

  1. En français dans le texte.
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