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transmettait à la sentinelle postée au bas de la tour ! C’est à peu près le seul chef d’accusation que l’on ait pu relever contre lui !

Le 8 Wagner quitta Dresde : sa maison n’était plus à l’abri des projectiles. Il se rendit à Tharandt et de là à Freiberg, En chemin il rencontra une bande de volontaires qu’il engagea virement à se porter au secours de Dresde. À Freiberg il soupa en compagnie de Bakounine et de Heubner qui voulaient transporter là le centre de la révolution. Il gagna ensuite Chemnitz où résidait son heau frère, commandant de la garde communale : il raconta à celui-ci tout ce qui s’était passé et lui communiqua son intention de retourner sans retard à Dresde. Il ne voyait dans sa conduite rien que de très innocent et ne se doutait guère que l’on pût y trouver prétexte à le poursuivre. Heureusement son beau frère comprit aussitôt la situation, lui montra le péril qu’il courait et le décida à fuir. Peu de temps après on publiait à Dresde le mandat d’arrêt lancé contre lui. Wagner resta caché quelque temps dans les environs de Weimar. Le 29 Mai il arrivait enfin à Zurich.

Quand il eut surmonté la première impression pénible produite en lui par l’anéantissement de son espoir en la révolution, il éprouva un véritable sentiment de délivrance : il était libre enfin, il ne devait plus ne mentir à lui