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- De l’Orient vint fondre sur nos toits !
- Vous appreniez aux enfants pour prière :
- Dieu ! sauve-nous du glaive des Hongrois !
- L’honneur de mettre un terme à ce martyre
- Me revenait à moi, chef de l’empire.
- Le glaive en main j’obtins la trêve de dix ans ;
- J’ai su mettre à profit le temps ;
- J’ai mis nos forts, nos villes en défense,
- De nos soldats j’exerçai la vaillance.
- La trêve va finir ! Marchons au but !
- Nos ennemis refusent le tribut.
(Avec beaucoup de chaleur.)
- L’heure a sonné, sachons sauver l’empire !
- Debout ! debout ! prodiguons notre sang.
- Tirez le glaive ! à moi de vous conduire,
- Et l’Allemagne enfin reprend son rang !
LES SAXONS, frappant sur leurs armes.
- Que Dieu protége l’Allemand !
LE ROI, avec bienveillance.
- Et maintenant, ô peuple de Brabant,
- Quand je vous veux conduire vers Mayence,
- Quelle douleur j’éprouve en vous voyant
- Tous désunis et sans un chef puissant !
- Mon âme saigne encore, quand j’y pense.
- Toi, Frédéric, parle, répondras-tu ?
- Je sais quel est l’éclat de ta vertu.
- Ah ! parle, car en toi j’ai confiance.
FRÉDÉRIC, avec solennité.
- O noble roi, merci d’être venu
- De te tromper, ô prince ! je n’ai garde !
- Lorsque mourut le prince de Brabant,
- Il confia sa famille à ma garde.
- Elsa sa fille ; et Gottfried presque enfant.
- J’aimais ce fils, je guidais sa jeunesse,
- Sa vie était ma gloire, ma richesse !
- Écoute, sire, et comprends ma douleur