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sensible, et que d’ailleurs ce fac-similé se rattache à la cursive non-seulement par les queues des s et des f, mais encore par l’a italique. Enfin la tête du d, en se repliant sur elle-même pour former une espèce de triangle, s’éloigne essentiellement de la minuscule des manuscrits.

Dans les trois autres modèles, c’est-à-dire dans le dernier fac-simile de la planche IX, dans le huitième de la planche X, et dans le troisième de la planche XVII, on trouve à la fois l’a italique, les f et les s à queue, les b, les h et les l à boucle. Enfin le d bouclé ou replié sur lui-même dans sa partie supérieure est employé dans deux de ces modèles ; et quoique cette lettre paraisse habituellement sous une autre forme dans le huitième fac-similé de la planche X, cependant on en trouve encore un exemple à la cinquième ligne dans le d initial du mot dic.

En résumé, l’écriture mixte de la période gothique tient de la cursive par la forme des lettres a, b, d, f, h, l et s, et de la minuscule par la régularité des caractères et l’absence des liaisons. On aurait pu sans doute la rattacher à l’un ou à l’autre genre, et lui donner par exemple le nom de cursive distincte, de même qu’on a trouvé dans les chartes de la première période une écriture qui, à la rigueur, constituerait un genre particulier, et qu’on n’a cependant considérée que comme une espèce de minuscule. Mais si la minuscule des diplômes diffère de celle des manuscrits par le développement des hastes et des traits excédants, elle s’y rattache essentiellement et par la forme des lettres et par l’absence des liaisons, tandis que l’écriture mixte de la période gothique tient à la minuscule et à la cursive par des rapports également essentiels.

RÉSUMÉ.

On ne prétend pas qu’il soit impossible d’indiquer une division moins imparfaite que celle qui vient d’être exposée ; mais il est douteux qu’on puisse en trouver une à l’aide de laquelle il soit toujours facile de classer certaines écritures, dont les caractères distinctifs ne sont pas nettement prononcés. Il peut arriver quelquefois que la minuscule des diplômes diffère à peine de celle des manuscrits ; quelquefois au contraire elle renfermera des traces de cursive. Ces deux nuances ne sont pas les seules que présente la minuscule diplomatique ; et si on essaye d’appliquer un nom particulier à toutes les variétés d’une même écriture au lieu de les réunir sous une dénomination commune, à force de subdiviser on tombera peut-être dans une confusion encore plus dangereuse. Cet inconvénient doit être évité, surtout dans un livre élémentaire. Nous avons cru par conséquent ne devoir distinguer dans