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THÉODORE DE BANVILLE

Le Baiser (1890) ; — Marcel Rabe (1891 ) ; — Idylles prussiennes ; Riquet à la houppe (1891) ; — Occidentales ; Rimes dorées (1891) ; — Dans la fournaise (1892) ; — Ésope, comédie en trois actes 1893).

Les œuvres de Théodore de Banville ont été publiées par Alphonse Lemerre et Charpentier-Fasquelle.

Théodore de Banville a collaboré à la Silhouette, au Corsaire, au Pouvoir (feuilleton dramatique, 1850), au Parnasse Contemporain, au National (feuilleton dramatique, 1869-1870), etc.

Théodore Faullin de Banville, né à Moulins (Allier) le 14 mars 1823, mort à Paris en 1891, fut l’un des « tétrarques » du Parnasse. Poète d’une souplesse et d’une verve extraordinaires, il forme la transition entre l’Ecole romantique et l’Ecole parnassienne : « Il a gardé encore des uns l’enthousiasme, le coup d’aile ; il a déjà, comme les autres, le souci absolu de la forme. » (Aauguste Dorchain.) — Fils d’un capitaine de vaisseau, il vint tout jeune à Paris et terminait à peine ses études quand il publia un premier recueil de poésies : Les Cariatides (1842), qui fut aussitôt l’objet d’un accueil très favorable et qui fut suivi, quatre ans plus tard, des Stalactites (1846). Une série de poèmes satiriques, disséminés dans la Silhouette et le Corsaire, et réunis — après la publication des Odelettes — en un volume sous le titre d’Ode funambulesques (1857), consacra définitivement la gloire du poète. Victor Hugo lui écrivait dès le 15 mars 1857 : « Je viens de lire vos Odes. Donnez-leur l’épithète que vous voudrez (celle que vous avez choisie est charmante), mais sachez bien que vous avez construit là un des monuments lyriques du siecle. J’ai lu votre ravissant livre d’un bout à l’autre, d’un trait, sans m’arrêter. J’en ai l’ivresse en ce moment, et je me dirais presque que j’ai trop bu ; mais non, on ne boit jamais trop à cette coupe d’or de l’idéal. Oui, vous avez fait un livre exquis. Que de sagesse dans ce rire, que de raison dans cette démence, et, sous ces grimaces, quel masque douloureux et sévère de l’art et de la pensée indignée ! » Et Auguste Vacquerie lui adressait ces vers :

Ton volume éclate de rire.
Mais le beau rayonne à travers.
J’aime ce carnaval du vers
Où l’Ode se masque en satire.

C’est méchant et c’est excellent !
C’est la ruade et l’étincelle,
Le coup de poing et le coup d’aile ;
Ça fredonne, même en ronflant.

C’est le babil de toutes choses,
De l’éteignoir et du flambeau ;