Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t3.djvu/253

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Et qui saura surprendre, au vieux fronton des temples,
Les mots mystérieux
Relatant les hauts faits, les luttes, les exemples,
Le labeur des aïeux ?
S’il ne sent ses pensers, son esprit et son âme
Vibrer et s’attendrir
Sous le pavillon bleu de ce pays de flamme ;
S’il ne sait voir fleurir
Dans le présent toujours les anciennes légendes,
Et, sous l’averse d’or
Du splendide soleil brûlant ravins et landes,
Le Passé vivre encor ?
Celui-là seul est digne aussi de te comprendre
Qui s’approche de toi,
Reine auguste, Italie, ô Mère douce et tendre,
Le cœur rempli de foi.
Le culte que tu veux est un vrai culte, austère,
Pur, fidèle, absolu ;
Il doit s’étendre ainsi qu’à l’arbre solitaire
Le pampre chevelu.
Il doit, pareil à l’aigle, au milieu de l’espace
Planer et demeurer,
Et tandis qu’ici-bas tout se flétrit et passe,
Croître, fleurir, durer.
Italie, Italie, ô pays de mes rêves,
O pays merveilleux, Il m’est doux, sur tes champs, sur tes monts, sur tes grèves
De reposer les yeux.
Il m’est doux de fouler ta terre vénérable,
Ta terre de beauté ;
D’adorer tes palais, tes dômes, tes rétables,
Tes vieux murs, tes cités.
Il m’est doux de me perdre en tes plaines heureuses
Et d’écouter le vent
Vibrer comme une lyre en frôlant tes yeuses
Au feuillage mouvant ;
De m’asseoir sur tes bords dont la vague caresse
Le sable gris d’argent,