Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t3.djvu/494

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


ROBERT CAMPION

Bibliographie. — Les Étoiles (G. Ricordi, Paris) ; — Sous la Brume (G. Ricordi, Paris) ; — Dernier Baiser (G. Ricordi, Paris) ; — Hi me s paysannes (Emile Morière, Lisieux, 1902) ; — Sur la Mer, poème, en collaboration avec Gabriel Hugon, illustrations de Robert Salles.

En Préparation : Clos de jadis ; — Rondes enfantines,

M. Robert Campion, poète normand, né en 1865, manifesta, nous dit-il, dès son plus bas âge « une profondo aversion pour toute espèce d’application ». Après avoir quitté tout jeune le collège, il vécut douze ans à Paris, où il eut la bonne fortune de rencontrer Forain, alla ensuite en Angleterre, s’arrêta quelquo temps a Londres et revint en province. Ses initiateurs eu poésie sont : Villon, les auteurs de la Pléiade ; plus près de nous, Vigny, Hugo, Gautier, Samain, Verlaine.

« M. Campion, a dit M. Charles-Théophile Féret, est le poète de la métairie où les bergers auraient autant d’esprit que ceux des Eglogues et, avec moins de pompe, plus de tendresse humaine. » Il cherche avant tout à être vrai. Il charme par lu sincérité de l’émotion.

SOIR D’AUTOMNE

Comme la nuit, ce soir, descend perfidement !
Et comme, ù son approche, une terreur soudaine
A saisi toute chose en un même moment,
Des voix de la forêt aux rumeurs de la plaine !

Un crépuscule étrange empourpre l’horizon,
Et jette en se mourant des lueurs incertaines.
Est-ce l’effroi du ciel qui glisse le frisson
Sous l’écorce rugueuse et suintante des chênes ?