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LE CHATEAU

À ces mots l’Étranger fut interrompu par un bruit confus de voix, qui ſembloient approcher, & ils ouïrent diſtinctement ces paroles : laiſſez là vos Nécromanciens ; je vous dis qu’elle doit être dans le Château ; je la trouverai en dépit de tous les enchanteurs. Ah Ciel ! s’écria Iſabelle, c’eſt la voix de Manfred ! hâtez-vous, ou nous ſommes perdus ; fermez la trappe ſur vous. En diſant ces mots, elle deſcendit précipitamment l’eſcalier, & comme l’Inconnu ſe hâtoit de la ſuivre, la porte lui échappa des mains, & le reſſort ſe referma. Ce fut en vain qu’il eſſaya de l’ouvrir, il ignoroit la manière dont Iſabelle s’y étoit priſe, & d’ailleurs on ne lui donna pas le temps de le faire. Manfred accourut au bruit qu’avoit fait la porte en tombant ; il étoit précédé de plusieurs domeſtiques qui portaient des flambeaux. C’eſt ſûrement Iſabelle, s’écria-t-il avant que d’entrer dans le