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D’OTRANTE.

le ſceptre que j’ai reçu de mes ancêtres avec honneur à mon fils… mais il n’eſt plus. La vie m’eſt ſi indifférente, que j’ai accepté votre défi avec joie. Un brave Chevalier ne ſauroit mourir plus glorieuſement qu’en ſuivant ſa vocation. Quelle que ſoit la volonté du Ciel, je m’y ſoumets de bon cœur ; car, hélas ! je ſuis un homme accablé de triſteſſe. Manfred n’eſt point un objet digne d’envie, & je ne doute point que vous ne ſâchiez mon hiſtoire. Le Chevalier fit ſigne que non, & parut avoir envie de la ſavoir. Se peut-il, Meſſieurs, continua le Prince, que mon hiſtoire vous ſoit inconnue ? N’avez-vous rien oui dire de moi ni de la Princeſſe Hippolite ? Ils lui firent ſigne de la tête que non. Voici donc, Meſſieurs, ce qui en eſt. Vous me regardez comme un ambitieux ; mais hélas ! je ne ſuis point de nature à l’être. Si je l’étois, je ne ſerois point en proie depuis pluſieurs années