Page:Walpole - Le chateau d'Otrante, partie 2, trad Eidous, 1767.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
Le Chateau

pour la défendre. A ces mots, la Demoiſelle reprit ſes ſens, & enviſageant celui qui lui parloit ; je connois ſûrement votre voix, lui dit-elle. Non pas que je ſache, reprit Théodore, à moins que vous ne ſoyiez la Princeſſe Iſabelle. Cieux ! s’écria-t-elle, n’êtes-vous pas envoyé pour me pourſuivre ? De grâce, ajouta-t-elle en ſe jettant à ſes pieds, ne me livrez point à Manfred. A Manfred ! lui dit Théodore... Non, Madame, je vous ai déjà délivrée une fois de ſa tyrannie, & je ſuis bien éloigné de vouloir vous y ſoumettre de nouveau : je veux vous mener dans un lieu où vous ne puiſſiez plus la craindre. Eſt-il poſſible, reprit la Princeſſe, que vous ſoyiez ce généreux inconnu que je trouvai la nuit dernière dans le ſouterrain du Château ? Vous êtes ſûrement mon Ange gardien : permettez que je me jette à vos genoux pour vous remercier... Je ne ſouffrirai point, lui dit Théodore,