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D’OTRANTE.

vité, étoit détenue dans un Château, où elle étoit en danger d’éprouver les plus grands malheurs : & que ſi j’obtenois ma liberté, & que je me retiraſſe dans un bois qui eſt près de Joppé, j’en apprendrois davantage. Allarmé de ce ſonge, & ne pouvant lui obéir, mes chaînes s’appeſantirent plus que jamais. Mais pendant que je m’occupois des moyens d’obtenir ma liberté, j’appris que les Princes confédérés, qui faiſoient la guerre dans la Paleſtine, avoient payé ma rançon. Je me rendis à l’inſtant dans le bois que le ſonge m’avoit indiqué ; j’errai pendant trois jours avec ma ſuite ſans rencontrer aucun homme. Le troiſième au ſoir j’arrivai dans une cellule, dans laquelle je trouvai un vénérable Hermite à l’agonie. Je le fis revenir avec des cordiaux, il reprit la parole, & me parla en ces termes : Mon fils, me dit-il, je vous ſuis obligé de votre charité...