Page:Walpole - Le chateau d'Otrante, partie 2, trad Eidous, 1767.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
Le Chateau

rances de Manfred. Il ne douta point, étant auſſi riche & auſſi puiffant qu’il l’étoit, d’engager la Cour de Rome à ſe prêter à ſes vues ; & dans cette idée, il propoſa à Frédéric de faire un voyage dans cette Capitale. Le Prince avoit témoigné tant de paſſion pour Mathilde, que Manfred ſe flatta d’obtenir de lui ce qu’il voudroit, en ménageant ſes entrevues avec fa fille, ſelon que le Marquis ſe prêteroit à ſes vues. C’étoit même beaucoup pour lui d’éloigner le Marquis, parce que ſon abfence lui fourniſſbit les moyens de pourvoir à ſa ſureté, mieux qu’il ne l’avoit fait par le paſſé.

Il renvoya Hippolite dans ſon appartement, & ſe rendit dans celui du Marquis. Comme il traverſoit la grande ſalle, il rencontra Blanche ſur fon chemin. Il ſavoit qu’elle étoit de la confidence des Princeſſes, & il réſolut de la fonder ſur le ſujet d’Iſabelle & de Théo-