Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/100

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raison de la demande et de l’offre, et la loi du marché régissent également le taux de l’intérêt et le taux de l’escompte.

Je n’entrerai pas plus avant dans l’examen des idées pratiques de M. Proudhon en matière d’escompte ; car, aussi bien, je ne prétends pas soutenir qu’il n’y ait point à redresser le bilan de la Banque de France. Il est certain que la Banque de France jouit d’un privilège onéreux pour le public ; que tout le monde devrait avoir, aussi bien que cette compagnie, le droit d’escompter la confiance générale. Cela est vrai. Mais, d’une part, je pense que la question n’est pas d’une solution difficile, puisqu’il n’y a là qu’à limiter par la concurrence des taux d’intérêt et d’escompte surfaits par le monopole ; et, d’autre part, je pense aussi que cette solution n’est point des plus urgentes.

Une banque du peuple, une banque quelconque peuvent nous rendre à meilleur marché le même service que nous rend la Banque de France, j’en conviens. Mais il y a bien autre chose à faire que de poursuivre l’escompte à prix réduit, et l’intérêt limité ; ou du moins, si ce sont là des améliorations désirables, elles ne sont rien de plus qu’affaire d’administration. Nous autres, faisons de la science ; et cherchons à voir s’il n’y aurait pas quelques réformes radicales qu’il faudrait préparer, accomplir, dans le régime économique de la société.