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de la maison est le prix de ce revenu : il est dû par le locataire qui achète le revenu au propriétaire qui loue le capital. Voilà les seules données que nous ayons besoin d’emprunter à la théorie de la propriété.

Voici maintenant des considérations particulières que nous fournit exclusivement la théorie du capital et du revenu.

Une maison est un capital soumis à des circonstances de consommation qui apparaissent avec le caractère d’une certitude quand on considère que toutes les maisons, même les plus solides, finissent par tomber sur les habitants, à moins qu’on ne les abatte en temps opportun, ou qu’on ne les entretienne de réparations. Une maison est aussi un capital soumis à des chances de perte ou d’anéantissement subit par incendie ou par tout autre accident. En conséquence le prix du loyer, en outre d’une part représentant l’usage du sol sur lequel est bâtie la maison, devra se composer comme suit :

1° Du prix net du revenu, du service même du capital.

2° D’une prime d’amortissement représentant le sacrifice incessant qu’il faut faire pour conserver la maison, ou le sacrifice en bloc qu’exigera, au bout d’un certain temps, sa reconstruction.

3° D’une prime d’assurance contre les accidents subits.

Ces trois éléments devant entrer naturellement dans la composition du taux des loyers, il en résulte que ce taux devra se trouver plus élevé que le taux