Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on a moins besoin du sol et de ses produits en même temps que chaque individu a moins de ressources pour les acheter, moins d’équivalents en valeurs artificielles à donner en échange.

La conclusion est aisée et la loi d’augmentation ou de diminution simultanée de la valeur du capital foncier et de la valeur du revenu foncier est évidente.

Dans une société qui prospère, la valeur totale du sol et le montant total du revenu foncier s’élevant, la valeur individuelle des terres et de leurs revenus s’élève.

Par contre, dans une société qui décline, la valeur totale du sol et le montant total du revenu foncier Rabaissant, la valeur individuelle des terres et de leurs revenus s’abaisse.

Faisons une remarque essentielle : c’est qu’il ne faut pas confondre le montant du revenu avec le taux ou le tant 0/0. Dans une société qui prospère, le taux du revenu foncier diminue en vertu de la loi I, tandis que le montant augmente en vertu de la loi II, et réciproquement dans une société qui décline. — Les deux faits ne sont point contradictoires. Un territoire qui vaut 30 milliards rapporte, à raison de 5 0/0,1,500 millions. Lorsque la valeur du territoire s’élève à 40 milliards et que le taux du revenu s’abaisse à 4 0/0, la somme des fermages s’élève à 1,600 millions. Enfin si la valeur totale du territoire arrive à 50 milliards et que le taux du revenu descende à 3 1/2 0/0, le montant total des fermages produira 1,750 millions, somme supérieure à tout ce qu’il produisait auparavant.