Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/169

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espèces, démontré les lois, exposé les effets avec une patience infatigable en vue d’une certitude mathématique. Et, pour sûr, la question s’est illuminée à vos regards d’un jour éblouissant. Je n’en doute point ; mais je trouve que vous eussiez dû nous faire part du résultat de ces heureux labeurs en termes plus explicites que vous ne l’avez fait. Je regrette que toute votre théorie de la valeur d’échange tienne pour nous dans ces quatre lignes que j’ai recueillies et citées : — « C’est une conséquence de la justice que, deux produits non similaires devant, être échangés, l’échange doit se faire en raison des valeurs respectives, c’est-à-dire des frais que chaque produit coûte. » Je le regrette, et je m’en plains, en vérité. Quoi qu’il en soit, pour n’être pas développée, la théorie n’en est pas moins complète. La valeur d’échange se fonde et se mesure sur les frais de production ou prix de revient. Je retiens ce principe sans chercher à soulever le voile épais dont vous avez cru devoir en couvrir à nos yeux l’exposition détaillée et la démonstration rationnelle.

En conséquence, que vaut une maison ? Ce qu’il en a coûté pour la construire ; c’est-à-dire que, généralement, la valeur d’une maison dépend de l’inexpérience d’un architecte, de la maladresse d’un gâcheur de plâtre, ou de n’importe quel fâcheux accident ; soit.

Et que vaut le terrain ? Rien du tout, n’ayant rien coûté à produire. C’est à merveille ; nous rechercherons tout à l’heure ce que, dans le même système, peuvent valoir les revenus.