Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l'échange sous toutes ses formes, et considéré au point de vue du mouvement général des valeurs vénales qui vont de main en main du producteur au consommateur. L’économie se borne à énoncer qu’elle doit être aussi rapide que possible pour qu’il n’y ait aucune perte de temps. Au contraire l’escompte est bien une forme de rechange ; il n’est à vrai dire qu’un cas particulier du prêt à intérêt : c’est l’évaluation au moment présent d’une valeur qui n’est payable que dans un temps donné. Il n’y a guère de collégien à qui l’arithmétique n’ait enseigné cela.

C’est un dualisme perpétuel, systématique, traînant à sa suite une équation inévitable. L’économie est par essence. par son principe, par sa méthode, par la loi de ses oscillations, par son but, la science de l’équilibre social, ce qui veut dire de l’égalité des fortunes.

L’économie est la théorie de la richesse sociale, voilà ce qu’elle est par son objet. Dire que par essence, par son principe, par sa méthode, par la loi de ses oscillations (!), l’économie est la science de l’égalité des fortunes, c’est dire une monstrueuse absurdité dans les termes d’un boniment de mauvais goût.

Cela est aussi vrai que les mathématiques sont la science des équations entre les grandeurs.

Vous ne savez point les mathématiques, Monsieur Proudhon ; ne vous donnez point les airs de savoir. Laissons de côté ces fanfaronnades, et venons au fait qui nous occupe.

Tout le monde sait que la masse de numéraire qui circula dans un pays est fort loin de représenter l’importance des