Page:Walras - Les Associations populaires de consommation, de production et de crédit.djvu/152

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vers l’idéal et les exigences de la réalité. Or, si l’idéal est un, la réalité est complexe ; si la science sociale est chose absolue et universelle, le progrès et la politique sont choses relatives et particulières. Pourquoi, par exemple, s’est-il produit cette singularité si remarquable, que les associations de consommation ont surtout réussi et se sont surtout développées en Angleterre, celles de production en France, et celles de crédit en Allemagne ? Est-ce à dire que chacun de ces pays soit naturellement propre à une seule des trois formes du mouvement coopératif, et fatalement impropre aux deux autres ? Non pas certes, mais seulement que chacune de ces nations, de ces trois nobles et généreuses nations, dont les destinées sont également liées, quoique à des titres divers, à celles de la liberté et de la justice dans le monde, s’est attachée, tout d’abord et pour commencer, à celui de nos trois types d’associations populaires qui se trouvait le mieux approprié à son génie, à ses traditions, à ses tendances.

Ce n’est là, Messieurs, qu’une considération