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Il y met sept ans. Au bout, il est devant un château en fête. La princesse se marie le lendemain. Il y va, en loques, méconnaissable. Il épouse la princesse.

La signification mystique est évidente.


Dieu visite l’âme, mais elle dort. Si elle était éveillée, le mariage spirituel s’accomplirait, sans épreuve, sans efforts. Certains saints peut-être ont été ainsi ?

Il s’en va, laissant quelque chose de son passage, nous laissant pressentir qu’il nous attend. Il faut traverser le mal, aller au bout du mal, pour le rejoindre. On s’attaque à son péché, on coupe, on tranche ; mais il repousse plus vite. Il n’y a rien à espérer par cette méthode.

Il faut passer par-dessus le péché. C’est un mode de trajet pénible, lent, mais possible. On avance vraiment, et on arrive au bout,

Qu’indique ce mode de progression, au-dessus du mal comme un homme qui va de sommet d’arbre en sommet d’arbre ?

On n’essaie pas d’abolir le mal en soi, mais d’aller au bout.

À travers tous les péchés, penser au bien. Ne pas penser au mal à détruire, mais au bien.

Méditer encore sur cette image de forêt.


Le roi qui voit le sang d’un corbeau sur du marbre (mauvaise transposition, il s’agit de la neige) et tombe malade du désir d’une femme blanche, rouge et noire.

Le morceau d’étoffe arraché au manteau pour une future reconnaissance (σύμβολον).

Le taureau qui donne à manger à l’enfant affamé (l’enfant frappe son dos, et le repas apparaît) ; il se fait enterrer en disant qu’au bout d’un an on vienne le déterrer en apportant une coupe de sang, une de lait et une d’eau.

« Jésus-Christ qui est venu à travers le sang et l’eau. Non dans le sang seulement, mais dans le sang et dans l’eau. »