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AUTOUR DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE.

fait porter candidat à la députation dans les Garonnes, par le parti légitimiste. Mais, tandis qu’il envoie Pinteau, son secrétaire, se présenter à Bombignac, à sa place et sous son nom, lui-même file sur Paris à la suite d’une demoiselle de théâtre. Chantelaur à Paris ne s’occupe plus de Pinteau ; et Pinteau à Bombignac, s’étant convaincu de la complète inanité des monarchistes du lieu, fait retentir les réunions électorales de professions de foi où il demande l’abolition de tout sans compter le reste. Il s’ensuit qu’il est élu député sous le nom de Chantelaur, par le parti radical, démocrate, révisionniste, progressiste, collectiviste, fédéraliste. De ce double voyage de Pinteau et de Chantelaur en sens contraire, naît, au second acte, l’imbroglio qui se dénoue au troisième. La pièce est gaie, gaie et gaie. Elle est menée tambour battant par MM. les comédiens, Goquelin et madame Jouassain, en tête. Quand je dirai à M. Coquelin qu’il est accompli dans Chantelaur, qu’est-ce que ça lui fait ? Il le sait, je pense. Son frère joue Pinteau avec verve. Mademoiselle Durand et mademoiselle Muller s’acquittent toutes deux, chacune à sa façon et chacune bien, de leurs parties qui sont insignifiantes, mademoiselle Durand tirant plus du sentiment intérieur, et mademoiselle Muller de l’étude et de l’art. A citer aussi M. de Féraudy, et tout particulièrement. Est-ce que