Page:Weiss - Biographie universelle ou dictionnaire historique, tome 6.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

BIOGRAPHIE

                       UNIVERSELLE 
                       ___________
                            T

TABARAUD (Mathieu-Mathurin), prêtre, né à Limoges en 1744, fit ses études au séminaire de St-Sulpice, dont il sortit pour entrer à l’Oratoire en 1764. Après avoir enseigné les humanités à Nantes, il fut chargé de professer la théologie à Arles, puis à Lyon. Supérieur du collège de Pézénas en 1783, il l’était de celui de La Rochelle en 1787, lorsqu’il fit imprimer deux Lettres en faveur de l’édit de nov. 1787, relatif à l’état civil des protestants. Au commencement de la révolut., il était supérieur à Limoges, et se prononça contre les nouv. décrets dans deux Lettres a l’évêque constitutionnel Gayvernon, et dans des Observations sur une lettre pastorale du même. Dénoncé par le club de Limoges, il vint chercher un asile à Lyon, puis à Paris. Après les massacres de septembre, il se rendit en Angleterre et demeura dix ans à Londres, travaillant à la rédaction de div. journaux, entre autres le Times, l’Oracle et l'Anti-Jacobin-Review. Il rédigea, de concert avec le P. Mandar, la lettre écrite à Pie VI en 1798 par plus. évêques pour compatir à ses tribulations. Tabaraud profita du concordat de 1801 pour,rentrer en France, et Fouché, son ancien confrère, lui fit proposer un évêché qu’il refusa. Pour échapper aux sollicitat., il se retira dans sa province, et continua de se livrer à ses trav. littér., passant 6 mois à Limoges, dans sa famille, et le reste à Paris. En 1811, nommé censeur de la librairie, il profita de cette position pour attaquer les livres de théologie et de piété qui contrariaient ses idées jansénistes. Censeur honoraire en 1814, il obtint une pension de retraite. Ses Principes sur la distinction du contrat et du sacrement de mariage, 1816, furent, réfutés par M. Boyer, de St-Sulpice et condamnés par M. Dubourg, évêque de Limoges. Blessé par la censure du prélat, il publia pour sa défense plus. Lettres remplies d’amertume, même envers le souverain pontife, qui avait confirmé la sentence de Limoges. Peu après, il réchauffa la dispute par son écrit du droit de la puissance temporelle dans l’Église, et en 1825 donna encore une nouvelle édit. fort augmentée du livre des Principes. Tabaraud quoique avancé en âge et affligé d’une cataracte depuis 1814, ne laissait pas que de travailler encore, dictant à un secrétaire. Sur la fin de sa vie il recouvra la vue, et mourut à Limoges le 9 janvier 1852. Ses principaux ouvr. sont: Traité historique et critique de l’élection des évêques, Paris, 1792, 2 vol. in-8. Le but de l’auteur est de montrer que l’élection des évêques appartenait au clergé, et que le peuple n’y prenait part qu’en manifestant ses vœux. – Principes sur la distinction du contrat et du sacrement de mariage, 1816, et réimpr. avec des addit. en 1825. – Histoire critique du philosophisme anglais, 1816, 2 vol. in-8. C’est une de ses meill. productions. – Lettres à M. de Beausset, pour servir de supplém. à son Histoire de Fénélon. Histoire de Pierre de Bérulle cardinal, fondateur de l’Oratoire, 1817, 2 vol. in-8, pleine de recherches, mais aussi de partialité. – Vie du P. le Jeune, dit le Père l’Aveugle, prêtre de l’Oratoire, Tabaraud a fourni de nombreux articles à la Biographie universelle. TABARI ( Abou-Djafar-Mohammed-Ebn-Djoraïr), histor. et jurisconsulte, né l’an 839 de J.-C. (224 de l’hég.) à Amol, capitale du Tabaristan, mort à Bagdad en 925, possédait des connaissances étendues et variées, dont il a fait preuve dans un gr. nombre d’ouvr. Les deux principaux sont un comment. sur le khoran et une Histoire ou chronique universelle depuis le commencem. du monde jusqu’à l’an 302 de l’hég. (917 de J.-C.). Cette hist. a été trad. en turk et en persan. TABARIN, célèbre farceur du commencem. du 17e S., courut, avec Mondor, son associé ou son maître, la ville et la province, débitant ses quolibets et ses drogues. Il s’est trouvé des imprimeurs pour recueillir en plus. vol. et à div. reprises, les plaisanteries souv. grossières, les jeux de mots insipides dont Tabarin réjouissait la société du Pont-Neuf et de la place Dauphine. Les curieux recherchent l’Inventaire universel des œuvres de Tabarin, contenant ses fantaisies, dialogues, paradoxes, farces, rencontres et conceptions, ouvrage où, parmi les subtilités tabariniques on voit l’éloquente doctrine de Mondor, ensemble les rencontres, coqs-à-l’asne et gaillardises du baron de Gratelard, 1622,in-12. TABARRANI (PIERRE), médecin, membre de l’institut de Bologne, né à Lombricci, dans l’état de Lucques, en 1702, fut emmené par le cardinal


                                                             1