Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/60

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Autrefois il fallait payer sa place dans les tramways deux ou trois roubles, soit le centième du prix d’un œuf. Ils devinrent gratuits pendant notre séjour à Petrograd. Cela, d’ailleurs, n’ajoute pas grand’chose à leur extrême encombrement aux heures d’affluence.

On se bat pour y monter.

Quand il n’y a plus de place à l’intérieur, on s’entasse où l’on peut. Dans les moments de grande presse, de véritables grappes humaines pendent à l’extérieur, s’agrippant à n’importe quoi. Il n’est pas rare de voir des gens projetés sur la chaussée.

Aussi les accidents sont fréquents. Un jour nous vîmes une foule assemblée autour du cadavre d’un enfant qui venait d’être coupé en deux par un tram.

Dans le petit cercle des gens que nous fréquentions, deux personnes avaient eu la jambe cassée dans des accidents de tramway.

Sur tout le parcours de ces véhicules, la chaussée est dans un état abominable, n’ayant pas été réparée depuis trois ou quatre ans. Elle est criblée de trous profonds, par-