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Depuis longtemps, le gouvernement russe a été contraint d’envisager les remèdes contre la pénurie de presque toutes choses, — pénurie qui résulte en partie de la prolongation de la guerre (car, depuis six ans, la Russie n’a pas un seul instant cessé d’être en guerre), en partie de l’effondrement général de l’organisation sociale et en partie du blocus.

Dans ces conditions, et avec une circulation monétaire en complet désarroi, il fallait avant tout protéger les villes contre le chaos qui n’eût pas manqué de résulter de l’accaparement, du mercantilisme, de la famine, empêcher aussi la lutte féroce qui se fût fatalement déclanchée pour la possession des dernières denrées comestibles et autres produits de première nécessité.

La seule protection possible impliquait le contrôle total des disponibilités et le rationnement.

Le gouvernement des soviets rationne par principe, il est vrai ; mais aujourd’hui, en