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III


Le lendemain il y avait une coupe à charger à l’extrémité la plus basse du taillis et Ethan sortit de bonne heure.

L’aube d’hiver était transparente comme un cristal. Le soleil se levait tout rouge dans un ciel pur. À l’orée du bois les ombres étaient profondes et bleues. Par delà la scintillante blancheur des champs, les futaies voisines s’estompaient en masses vaporeuses.

C’était à cette heure matinale, lorsque ses muscles retrouvaient le rythme de la tâche quotidienne et que ses poumons s’emplissaient de l’air de la montagne, que la pensée d’Ethan était le plus lucide.

Une fois la porte de la chambre fermée, Zeena et lui n’avaient plus échangé une parole. Sa femme avait compté quelques gouttes d’un médicament placé sur une chaise à côté du lit ; puis, après les avoir bues et s’être enveloppé la tête d’un morceau de flanelle jaunie, elle s’était recouchée, le visage tourné vers la muraille. Ethan s’était vivement déshabillé, puis