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ESCALADES DANS LES ALPES.

ces Aiguilles ? 2o Au sommet de laquelle devons-nous monter ? 3o Par où passerons-nous ?

Les officiers d’état-major français avaient donné aux deux plus élevées les altitudes suivantes : 3509 mètres, 3513 mètres ; mais nous ne savions pas quelles étaient celles qu’ils avaient mesurées. Joanne nous apprenait à la vérité (mais sans spécifier si ce renseignement s’appliquait aux trois Aiguilles


que l’ascension en avait été faite plusieurs fois, et il mentionnait comme particulièrement facile à gravir celle qui a 3509 mètres[1].

Nous nous dîmes alors : « Nous allons monter sur le pic qui a 3513 mètres d’altitude. » Mais cette décision ne résolvait pas la seconde question. Le pic « relativement facile à escalader » de Joanne était évidemment, d’après sa description, le plus septentrional des trois. Le nôtre devait donc être un des deux autres ; — mais lequel ? Nous penchions en faveur du plus central ; mais nous étions embarrassés, tant leur hauteur paraissait égale. Cependant, quand le conseil vint à examiner la troisième question : Par où y monterons-nous ? il fut voté à l’unanimité que l’ascension était sans aucun doute relativement

  1. Ces montagnes, on doit le remarquer, faisaient partie du territoire récemment cédé à la France. La carte sarde, dont il a été question ci-dessus, était la vieille carte officielle. La carte française à laquelle il sera fait allusion dans ce chapitre, est celle qui doit continuer la grande carte officielle de l’état-major français.