Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/208

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— Je le disais tout à l’heure, avant qu’elle parte.

— Oh ! du reste…, vous savez, miss Beaumont est affectée d’une de ces maladies qui ne pardonnent pas. Il a pu y avoir un mieux factice, un arrêt du mal, la dernière lueur de la lampe qui s’éteint… La vie s’en va…, la science ne peut plus rien !

En effet, à partir de ce jour, Alice déclina visiblement… La vie s’en allait tout doucement, petit à petit ; on eût dit que le sang ne circulait plus sous ces joues hâves, d’un blanc mat… Seuls, les yeux ne changeaient pas toujours brillants, profonds, expressifs et hautains ; seuls ils semblaient vivre, seuls ils animaient cette petite tête pâle, déjà glacée par l’approche de la mort.

Beaumont comprit que tout espoir serait vain, toute guérison impossible ; il ne fut plus question de bal ni de soirée, la jeune fille se soutenait à peine.

Elle aimait la mer calme et grande, où le ciel bleu se mire coquettement ; elle aimait les dunes avec les genêts jaunes tout en haut, les grandes forêts s’étendant à perte de vue ; les villas somptueuses et parées, enfouies sous leurs guirlandes de roses…

Elle restait là des heures à écouter ce que la mer raconte de sa voix monotone, grandiose, toujours la même !

Comme on mourrait bien ici ! dit-elle un jour.