Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/367

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

psyché, elle se sourit avec complaisance : elle trouve décidément charmante l’image que reflète la glace.

Elle aura ses six mètres de bruxelles : c’est promis, c’est juré… Un bien joli costume que ça va faire ! Le jupon en satin turc rose-thé, à grande traîne formée de mille volants de dentelle très rapprochés ; le corsage montant dans le dos, échancré devant sur une gorgerette en point à l’aiguille presque transparent ; et puis des graminées, une masse de graminées jetées au hasard, partout, en bottes, en touffes, en piqués, en guirlandes. « Strictement modeste, d’ailleurs, ce petit décolletage de pensionnaire et cette parure d’herbes folles… Bien tout à fait ce qu’il faut à la femme d’un ministre libéral pour son premier bal de cour ! »

Par là-dessus, madame mettra ses émeraudes.

Elle se voit déjà dans sa toilette rose thé à grande traîne, avec ce fouillis d’herbes sauvages, légères, fines comme un brouillard, courant toutes frémissantes dans les ruchés de dentelle. Cela sera jeune, discret, resplendissant et neuf…

« Oh ! tout à fait inédit, les graminées… Jamais personne n’avait songé à cela avant elle… Ajoutez que les émeraudes corrigeront ce que cette fantaisie champêtre pourrait avoir de par trop simple…

— Et, avec le fabuleux aunage de bruxelles,