Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/299

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métalliques qui ploient comme des brins d’osier, envoient dans l’Inde du mauvais calicot, et assurent au Lloyd des navires qu’ils savent destinés couler, au bout de dix jours de navigation.

»Lord Salisbury a été souvent accusé d’arrogance. On n’a jamais vu que cette prétendue arrogance était la conscience naturelle, sincère, d’un grand patricien certain d’être plus capable de diriger le pays que la plupart des gens qui le composent.

»La démocratie, après avoir rendu toutes choses hideuses et insupportables au plus haut degré pour tout le monde, finit toujours par se pendre aux basques d’un général victorieux.

»Le politicien, qui a réussi, peut être honnête, mais son honnêteté est tout au plus de qualité douteuse. Dès le jour où une chose devient un métier, il est parfaitement absurde de parler de désintéressement à propos de sa pratique. Pour le politicien professionnel, les affaires de la nation sont une manufacture, à laquelle il consacre son audace et son temps, et de laquelle il espère tirer sa vie durant, un certain tant pour cent.

»Il existe une tendance trop marquée à gouverner le monde par le tapage. »

Les aphorismes de Ouida sur les femmes, l’amour, la société moderne, sont un peu plus caractérisés.

» Les femmes parlent comme si on pouvait à son gré faire du cœur une pierre ou un bain.

» La moitié des passions des hommes ont une fin prématurée, parce qu’on s’attend à ce qu’elles soient éternelles.

» Ce qui fait le charme de la vie, c’est sa folie.

» Qu’est-ce qui cause la moitié des souffrances des femmes ? C’est que leur amour est autrement tendre que celui de l’homme. Ce dernier prend de la force à mesure que le premier s’affaiblit.

»Pour supporter longtemps la campagne, en Angleterre,