Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/107

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— Demandez-le lui, lady Windermere. Le voici.

Lord Arthur arrivait, en effet, à travers le jardin, un grand bouquet de roses jaunes à la main et ses deux enfants dansant autour de lui.

— Lord Arthur ?

— À vos ordres, lady Windermere.

— Vraiment oserez-vous me dire que vous croyez à la chiromancie.

— Certes oui, fit le jeune homme en souriant.

— Et pourquoi ?

— Parce que je lui dois tout le bonheur de ma vie, murmura-t-il en se renversant dans un fauteuil d’osier.

— Mon cher lord Arthur, que voulez-vous dire par là ?

— Sybil, répondit-il en tendant les roses à sa femme et en la regardant dans ses yeux violets.

— Quelle stupidité ! s’écria lady Windermere. De ma vie, je n’ai jamais entendu stupidité pareille !