Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/132

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— Le croyez-vous vraiment ? demanda le petit Hans.

— Je n’en doute pas, répondit le meunier. Mais maintenant que vous avez réparé le toit, vous feriez mieux de rentrer chez vous et de vous reposer ; car, demain, j’ai besoin que vous conduisiez mes moutons à la montagne.

Le pauvre petit Hans n’osa protester et, le lendemain, à l’aube, le meunier amena ses moutons près de sa petite ferme et Hans partit avec eux pour la montagne. Aller et revenir lui prirent toute la journée et quand il revint il était si fatigué qu’il s’endormit sur sa chaise et ne se réveilla qu’au jour.

— Quel temps délicieux j’aurai dans mon jardin ! se dit-il, et il allait se mettre à la besogne.

Mais, d’une manière ou d’autre, il n’eut pas le temps de jeter un coup d’œil à ses fleurs : son ami le meunier arrivait et l’envoyait faire de longues courses ou lui demandait de venir aider au moulin. Parfois le petit Hans était aux abois à la pensée que ses fleurs croiraient qu’il les avait oubliées, mais il se con-