Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/168

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Alors elle commença à sentir une curieuse impression de fourmillement.

— Je vais exploser ! criait-elle. Je mettrai le monde entier en feu et je ferai un tel bruit que l’on ne parlera que de cela d’ici un an.

Et, en effet, elle explosa.

— Bang ! Bang ! Bang ! fit la poudre.

La poudre ne pouvait pas faire autrement.

Mais nul ne l’entendit, même les deux garçons qui dormaient à poings fermés.

De la fusée il ne resta que le bâton qui tomba sur le dos d’une oie qui faisait son tour de promenade autour du fossé.

— Ciel ! s’écria-t-elle. Voici qu’il pleut des bâtons.

Et elle se jeta à l’eau.

— Je crois que j’ai fait une grande sensation ! haleta la fusée.

Et elle expira.