Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/82

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main du jeune Russe, il se précipita en bas de l’escalier, regarda le papier et dit à son cocher de le conduire à Soho square.

Là il le congédia et suivit Greek street jusqu’à ce qu’il arrivât à une place que l’on appelle Bayle’s court. Il passa sous le viaduc et se trouva dans un curieux cul-de-sac[1] qui paraissait occupé par une buanderie française. D’une maison à l’autre, tout un réseau de cordes s’allongeait chargé de linge et, dans l’air du matin, il y avait une ondulation de toiles blanches.

Lord Arthur alla droit au bout de ce séchoir et frappa à une petite maison verte.

Après quelque attente, durant laquelle toutes les fenêtres de la cour se peuplèrent de têtes qui paraissaient et disparaissaient, la porte fut ouverte par un étranger, d’allure assez rude, qui lui demanda en très mauvais anglais ce qu’il désirait.

Lord Arthur lui tendit le papier que lui avait donné le comte Rouvaloff.

  1. En français dans le texte.