Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/238

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Car il y avait, en ce temps-là, dans le monde, bien des gens qui ne connaissaient aucunement Dieu ou n’avaient de lui qu’une connaissance incomplète ou adoraient les faux dieux qui habitent les bois sacrés et ne se soucient pas de leurs adorateurs.

Et il fit face au soleil et voyagea, marchant sans sandales, comme il avait vu marcher les saints, et portant à sa ceinture une besace de cuir et une petite gourde d’argile brunie.

Et comme il marchait le long de la grande route, il était plein de cette joie qui naît de la parfaite connaissance de Dieu, et il chantait les louanges de Dieu sans interrompre ses chants et, après quelque temps, il entra dans un pays inconnu où s’élevaient bien des cités.

Et il traversa onze cités.

Et quelques-unes de ces cités étaient dans les vallées, d’autres sur les bords de grandes rivières et d’autres assises sur des collines.

Et, dans chaque cité, il trouva un disciple qui l’aima et le suivit, et une grande multitude de peuple de chaque cité le suivit aussi