lui-même, et si par conséquent l’œuvre n’est pas tout à fait indigne de lui, si elle n’est point d’un ordre tout à fait inférieur, si même elle n’est pas dépourvue de toute valeur artistique.
Peut-être ai-je fait tort au public en limitant son langage à des mots tels que « immoral, » « intelligible, » « exotique, » et « malsain ».
Il y a encore un autre mot en usage.
C’est celui de « morbide » ; on ne s’en sert pas souvent. Le sens de ce mot est si simple qu’on hésite à l’employer. Mais enfin on l’emploie parfois, et de temps à autre on le rencontre dans les journaux populaires. Certes, il est ridicule d’appliquer un pareil mot à des œuvres d’art. Car qu’est-ce qu’un état morbide, sinon un état d’émotion ou un état de pensée qu’on est incapable d’exprimer.
Le public est fait de gens morbides, parce que le public n’arrive jamais à trouver une expression adéquate pour quoi que ce soit.
L’artiste n’est jamais morbide ; il exprime toutes choses.