Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un prêtre dont l’âme n’est pas née encore.

Que tous les amants de la Beauté le prennent en pitié. Que le peuple, bien qu’il n’aime pas la beauté, s’apitoie sur lui-même. Qui lui a donc appris les ruses de la tyrannie ?

Il y a bien d’autres choses qu’on pourrait signaler.

On pourrait signaler combien la Renaissance fut grande parce qu’elle n’entreprit de résoudre aucun problème social, mais qu’elle laissa l’individu se développer dans sa liberté, dans sa beauté, dans son naturel, et eut aussi de grands artistes originaux, de grands hommes originaux.

On pourrait faire remarquer que Louis XIV par la création de l’État moderne, détruisit l’individualisme de l’artiste, fit des choses monstrueuses dans leur monotone répétition, méprisables dans leur asservissement à la règle, et fit disparaître dans toute la France ces belles libertés d’expression qui avaient donné à la tradition le charme de la nouveauté, et créé des modes nouveaux, avec des formes antiques.