Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/173

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VISITÉE

I

 Le blé a passé du gris au rouge, depuis que pour
 la première fois mon esprit a fui les mornes cités
 du Nord, pour voler aux montagnes de l'Italie.
 Et maintenant je me retourne du côté du foyer
 domestique, car mon pèlerinage est tout à fait terminé,
 bien que, ce me semble, ce soleil, rouge
 comme le sang, m'indique la route qui mène à
 Rome la sainte.
 O Dame bénie, qui as sous ton empire les sept
 collines, ô Mère sans tache ni souillure, toi qui
 portes une triple couronne d'or,
 O Roma, Roma, je dépose à tes pieds ce vain
 tribut de mon chant, car, hélas! elle est rude et
 longue, la route qui conduit à la Voie sacrée.