Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/13

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de morganatique grande-duchesse remarqué, distingué, trouvé aima-a-a-ble.

Mais quelle apparence que cette haute et galante dame, pensionnaire de l’Odéon par surcroît, abaissât sur lui, chétif, un regard favorable ? Inévitablement, il se compara, dans son cœur, au ver de terre amoureux d’une étoile, et cinq minutes ne se seraient point écoulées sans que, romantique et fatal, il se fût persuadé qu’il tenait le record de l’infortune, si les propos des rosses-de-lettres qui l’entouraient ne lui avaient restitué l’espoir, en le convainquant que l’amie du prince Jean ne s’avérait nullement inaccessible aux simples roturiers, pourvus de reins solides.

— Dis donc, mon bon Maugis, s’informait Smiley, est-ce que, dans des temps lointains… hein ?… une fois ou deux, en passant… avec Gaëtane ?

— Mon Dieu, avouait l’interwiewé, oui… dans des temps lointains… pour faire comme tout le monde. J’étais alors jeunet et, paie-toi ma poire, timide. Si je n’avais pas, comme tu dis, une fois ou deux, en passant…