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AVERTISSEMENT

DU TRADUCTEUR FRANÇAIS.


Il fut un tems où un traducteur, en présentant au lecteur français un écrivain étranger, pour lui concilier d’avance les suffrages, eut été obligé de le dépouiller d’une partie de son costume national, et de lui donner quelques-unes des formes usitées chez la nation polie où il voulait l’introduire. Ce n’était pas assez de ce mensonge officieux ; on croyait encore devoir demander grâce au public pour le langage singulier de l’inconnu que l’on produisait, pour ses pensées extraordinaires, ses mœurs inaccoutumées. L’étude que l’on fait maintenant des littératures étrangères affranchit le traducteur de ces soins pusillanimes : il peut montrer son auteur avec sa native franchise, lui laisser son allure naturelle, et compter que, plus il sera vrai, plus aussi il sera goûté.