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VOYAGE AUTOUR DU MONDE

caoutchoucs sont ainsi supprimés. Le bout antérieur est quelquefois recouvert d’un morceau de cuir qui protège les doigts de pieds. Les bas ne sont presque pas portés ; le pied est protégé par une sorte de chaussette blanche à plusieurs plis, petit coussin qui protège le dessous du pied contre la dureté du bois.

La propreté du peuple est telle que je suis encore à découvrir, malgré mon observation constante, des chaussettes ou des pieds sales, même chez les enfants. Les Nippons tiennent les ongles de leurs pieds aussi proprement que nous tenons les ongles de nos mains ; je crois même qu’ils sont plus particuliers que nous sous ce rapport.

Ils laissent leurs geta à la porte de la maison, et entrent sur leurs chaussettes ; voilà pourquoi les nattes des planchers sont toujours immaculées et peuvent servir à leur repas et à leur repos. Cette façon de vivre nous paraît étrange, mais eux s’en accommodent parfaitement.

La simplicité de la vie doit contribuer pour une large part à la force et à la vitalité qui caractérisent ce petit peuple. Tout le monde travaille et semble heureux. Tous sont proprement vêtus ; ni haillons ni mendiants en ce pays heureux. La frugalité préside à leurs repas. Le saké, (alcool de riz), la bière, se vendent partout, et cependant un Japonais en état d’ivresse se voit rarement.

Le riz se coupe à la faucille ; il est mis en javelles et suspendu à des perchoirs pour sécher. Lorsqu’il est en état de séchage convenable, les épis sont détachés de la paille au moyen d’un égrenoir aux dents de bois ou de métal, ou battus au bâton, — nos anciens fléaux, quoi, — et vannés, comme autrefois le blé, chez nous. Toutefois, les machines à vanner s’introduisent peu à peu chez les cultivateurs à l’aise. Le riz se cultive dans l’eau. Les champs divisés en petits carrés, comme nos jardins potagers, sont entourés d’une bordure en terre de hauteur suffisante pour retenir l’eau provenant des pluies et des irrigations. Le riz est pris dans les semis et transplanté à la main dans six pouces, à un pied d’eau, brin par brin.