Page:Wolf - Les Hypothèses cosmogoniques, suivies de la Théorie du ciel de Kant, 1886.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ensemble vers le corps central. Maintenant, comme ces parties les plus légères et les plus subtiles sont en même temps les plus actives pour entretenir le feu, nous voyons que, grâce à leur adjonction, le corps central du système acquiert le privilège de devenir un globe enflammé, en un mot un Soleil. Au contraire, l’élément plus pesant et moins actif dont se forment les planètes, l’absence des particules nourricières du feu, en font des masses froides et mortes, auxquelles est refusée la propriété d’être lumineuses par elles-mêmes.

C’est aussi à cette adjonction de matériaux extrêmement légers que le Soleil doit sa très faible densité, qui est à peine le quart de celle de la Terre, la troisième planète dans l’ordre des distances. Et cependant il serait naturel de penser qu’au centre du système comme au point le plus bas, devraient se trouver les matières les plus pesantes et les plus denses, si bien que le Soleil aurait surpassé toutes les planètes en densité, sans cette addition d’une énorme quantité de l’élément le plus léger.

Le mélange des éléments denses et pesants avec les plus légers et les plus subtils sert également à rendre le corps central apte à recevoir cet éclat éblouissant, qui doit être entretenu sur sa surface enflammée. Car nous savons que le feu est bien plus violent lorsque des matières combustibles pesantes sont mélangées à d’autres plus subtiles, que lorsqu’il est entretenu seulement par des matériaux légers. Ce mélange des deux espèces d’éléments est une conséquence nécessaire de notre théorie sur la formation des astres, et il a encore cette utilité que la puissance de l’embrasement ne consume pas tout d’un coup les matières brûlant à la surface ; l’apport continu de matières venant de l’intérieur le nourrit et l’entretient constant.

Maintenant qu’est résolue la question de savoir pourquoi le corps central d’un grand système d’astres est un globe enflammé, ou un soleil, il ne semble pas superflu, avant de quitter ce sujet, de soumettre à un examen attentif l’état d’un pareil corps céleste, d’autant plus que les conjectures auxquelles nous serons conduits reposent sur des bases plus solides que celles sur lesquelles s’appuient d’habitude les recherches relatives aux propriétés des astres éloignés.

En premier lieu, je pose qu’il est impossible de douter que le